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mon honneur dans la sainte Église, vous devez donc avoir l’amour des souffrances et la volonté de les endurer avec une véritable patience. C’est à ce signe que je connaîtrai que lui et toi et mes autres serviteurs vous cherchez vraiment mon honneur. C’est alors qu’il sera mon Fils très cher, et il reposera lui et les autres sur la poitrine de mon Fils unique dont j’ai fait un pont par lequel vous puissiez tous arriver à votre fin et recevoir le fruit de toutes les peines que vous aurez endurées pour moi. »

Cette réponse du Dialogue est, peut-on dire, textuellement celle qu’elle lui transmet dans l’Épître[1]. Dans cette extase particulière d’où elle semble tirée, elle est placée la troisième, comme dans l’Épître. Ici donc s’affirme encore une fois de plus le rapport étroit, et jusque dans le détail, de ces deux documents.

Cette dépendance s’affirmera une fois de plus si nous examinons la quatrième demande qui est la même de part et d’autre. Ici et là la réponse divine verse des lumières sur la sagesse universelle de sa providence, mais ce qui rapproche ici les deux récits jusqu’à les confondre, c’est l’explication apportée par le Père éternel de ce fait particulier et récent qui semblait faire échec à sa Providence et à sa miséricorde. Des deux côtés c’est le même cas proposé dans les mêmes termes, et c’est la même solution formulée avec les mêmes mots.

Si la lettre était de 1377, Catherine connaîtrait depuis une année, la solution de cette difficulté. Quel besoin aurait-elle d’en demander à nouveau l’explication ? Pourquoi présenter ce cas comme un fait qui venait de se produire ? Et sans doute ce fait même ancien et la

  1. Dans le passage de la lettre, où se trouve consignée la réponse de Dieu, il est impossible de ne pas remarquer la parfaite identité des formules.