Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/455

Cette page n’a pas encore été corrigée

que tu sais, celle qui te fut donnée, au commencement de ta vie, par ma Vérité, lorsque tu lui demandais, avec un grand désir, la pureté parfaite et les moyens d’y parvenir. Tu sais ce qu’il te fut alors répondu. Tu t’étais endormie sur ce saint désir, quand non seulement dans ton esprit, mais à ton oreille une voix retentit qui, s’il t’en souvient, te rappela au sentiment de ton corps.

" Veux-tu parvenir à la pureté parfaite, disait ma Vérité, être délivrée de tout scandale, et que rien ne soit plus pour ton esprit une occasion de faute ? Sois-moi toujours unie par affection d’amour ; car je suis la souveraine et éternelle Pureté, je suis le Feu, qui fait l’âme pure. Et donc, plus elle s’approche de Moi, plus elle devient pure ; plus elle s’en éloigne, plus elle est souillée. C’est parce qu’ils sont séparés de moi, que les mondains tombent en tant de crimes. Mais l’âme qui, sans intermédiaire, s’unit à moi, participe à ma Pureté.

" Il est une chose qu’il faut faire, pour arriver à cette union, à cette pureté : c’est de t’abstenir de juger la volonté de l’homme en quoi que ce soit que tu voies faire ou dire, et par n’importe quelle créature, soit contre toi, soit contre autrui. C’est ma volonté, et uniquement ma volonté, qu’il faut voir, en eux et en toi. Si tu es en présence d’une faute ou d’un péché évident, sache extraire de l’épine la rose, en les offrant devant Moi, par une sainte compassion. Dans les injures qui te sont faites, juge que c’est ma volonté qui les permet pour éprouver la vertu en toi et dans mes autres