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que pour découvrir les moyens de conserver et d’accroître l’état de perfection où elle est parvenue, pour la gloire et l’honneur de mon nom. Eclairé par la lumière de la foi, le regard de son intelligence demeure grand ou vert, absorbé par la contemplation du Christ crucifié, mon Fils unique ; elle s’attache à l’aimer et à suivre sa doctrine qui est la règle, qui est la voie pour les parfaits aussi bien que pour les imparfaits. Elle voit que le tendre Agneau, ma Vérité, lui donne une doctrine de perfection, et cette vue la remplit d’amour pour cette doctrine.

Cette perfection, elle la contemple en ce doux Verbe d’amour mon Fils unique, qui s’est nourri à la table du saint désir, dans la recherche de mon honneur à moi, Père éternel, et de votre salut. C’est ce désir qui l’a fait courir avec ardeur à la mort ignominieuse de la croix, pour accomplir le commandement que je lui avais imposé, moi son Père. Il ne s’est dérobé à aucune fatigue, il ne s’est soustrait à aucun opprobre ; il ne s’est laissé arrêter ni par votre ingratitude, ni par votre aveuglement qui refusait de reconnaître le grand bienfait qu’il vous apportait, ni par les persécutions des Juifs, ni par les railleries, ni par les affronts, ni par les murmures et les cris du peuple. Il a traversé tous ces obstacles, en vrai capitaine, en vrai chevalier, envoyé par moi sur le champ de bataille, pour vous arracher aux mains du démon et vous délivrer du plus triste esclavage que vous puissiez subir.