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ébauche ou résumé — du Livre, que la reproduction d’une extase particulière du colloque divin.

Après que Dieu a expliqué à Catherine l’ordre que l’on doit mettre dans les vertus par la lumière de la très sainte foi, en laquelle nous trouvons ce discernement, cette discrétion qui nous fait rendre à chacun — à Dieu, au prochain, à nous-mêmes — ce que nous devons à chacun, Catherine ravie dans la bonté divine prie pour la Sainte Église et Dieu lui répond (c. 15).

Encouragée par la réponse divine, elle prie dès lors pour tous les chrétiens, pour tous les infidèles, pour tous les hommes. Dieu lui répond (c. 16-18).

Enfin en troisième lieu (c. 19) elle prie spécialement pour son confesseur : « Elle voyait et goûtait dans la divine charité combien nous sommes obligés d’aimer et de rechercher l’honneur et la gloire du nom de Dieu par le salut des âmes. Elle voyait que c’était à cela qu’étaient appelés les serviteurs de Dieu ; à cela qu’en particulier la Vérité éternelle appelait et élisait le Père de son âme. Ce Père, elle le portait toujours devant la divine Bonté, la priant de répandre en lui une lumière de grâce pour que vraiment il pût suivre cette Vérité. » Alors Dieu (c. 20), répondant à la troisième[1] demande, inspirée par le désir du salut de son Père spirituel, lui disait : « Ma fille, je veux que lui-même cherche à me plaire, à moi la Vérité, par la faim du salut des âmes et son zèle à s’y dépenser. Mais cela, ni lui, ni toi, ni aucun autre ne le pouvez obtenir sans de nombreuses persécutions, dans la mesure où il me plaira de vous les ménager. Par conséquent, si vous souhaitez voir

  1. Le texte italien dit bien : « Allora Dio respondendo à la terza petitione della fame della salute del Padre dell’anima sua. » Cartier a traduit : « Alors Dieu répondit à cette demande que lui inspirait… » Il a laissé tomber le numéro d’ordre de cette demande.