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Dans le baptême, par la vertu du sang de mon Fils unique, vous recevez la forme de la Foi, et cette Foi s’exerce et produit des actes en union avec la lumière de la raison. La raison est éclairée par cette lumière de la foi, qui vous donne vie et vous fait marcher dans la voie de la Vérité. Avec cette lumière, vous parvenez à moi, la vraie Lumière ; sans elle, vous iriez vous perdre dans les ténèbres.

Deux illuminations issues de cette lumière vous sont nécessaires ; et même, à ces deux j’en ajouterai une troisième.

La première doit vous faire connaître la fragilité des choses du monde, qui passent comme le vent. Mais vous ne la pouvez bien comprendre, si vous ne prenez conscience tout d’abord de votre propre fragilité, et combien elle est inclinée, par une loi perverse, imprimée dans vos membres, à se révolter contre moi, votre Créateur. Cette loi, il est vrai, ne peut contraindre personne à commettre le moindre péché, si la volonté s’y refuse, mais elle n’en est pas moins en lutte contre l’esprit. Je ne vous l’ai pas donnée cette loi, pour que la créature raisonnable fût vaincue, mais pour grandir et éprouver la vertu de l’âme ; car la vertu ne s’éprouve que par son contraire. La sensualité est en opposition avec l’esprit, et c’est par la sensualité, que l’âme éprouve l’amour qu’elle a pour moi son Créateur. Quand le prouve-t-elle ? Lorsqu’elle s’élève contre elle avec haine et mépris.

Je vous l’ai donnée aussi, cette loi, pour conserver