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lumière, en interprétant la Sainte Écriture. Le glorieux Thomas d’Aquin disait lui-même, que sa science, il l’avait puisée dans son assiduité à l’oraison et dans l’extase, dans la lumière qui éclairait directement son intelligence, bien plus que dans les études humaines. Aussi fut-il une lumière placée par moi dans le corps mystique de la sainte Église, pour dissiper les ténèbres de l’erreur.

Et Jean mon glorieux Évangéliste ! Quelle lumière n’a-t-il pas trouvée sur le cœur du Christ, ma Vérité ! C’est avec cette lumière qu’il avait puisée là que, si longtemps, il porta au monde mon message. Tous ainsi, d’une manière ou d’une autre, ont manifesté cette lumière. Mais le sentiment intérieur qu’ils éprouvaient, l’ineffable douceur qu’ils goûtaient, la parfaite union qu’ils avaient avec moi, la langue ne le pourrait raconter, parce qu’elle est chose finie. N’est-ce pas ce que saint Paul voulait exprimer quand il disait : L’œil ne peut voir, ni l’oreille entendre, ni le cœur imaginer le bonheur que Dieu a préparé et donnera au dernier jour à ceux qui l’aiment en vérité [1].

O combien douce cette demeure, douce au-delà de toute douceur, dans cette parfaite union de l’âme avec moi ! La volonté elle-même n’est plus vraiment intermédiaire dans cette union entre l’âme et moi puisqu’elle est devenue une même chose avec moi. Partout, à travers le monde, se répand, comme un parfum, le fruit de ses humbles et continuelles

  1. Cor II, 9