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viens de parler. Ces branches sont les sept péchés capitaux qui donnent naissance à tant d’autres, et sont rattachés à la souche commune de l’amour-propre et de l’orgueil. C’est de cette racine, que sortent ces rameaux, et ces fleurs des pensées mauvaises, et ces feuilles des paroles de haine, et ces fruits des œuvres criminelles.

Les branches, ai-je dit, tombent à terre. Ces rameaux des péchés mortels, ne peuvent prendre une autre direction ; ils traînent à terre, vers les biens fragiles et désordonnés du monde ; ils n’ont point d’autre inclination que de se repaître de terre avec avidité, sans pouvoir s’en rassasier jamais. Ils sont insatiables et insupportables à eux-mêmes. Ils sont toujours inquiets, toujours vides, et c’est juste, puisqu’ils ne s’appliquent à désirer et à vouloir que des choses qui ne peuvent les satisfaire. Comment pourraient-ils être rassasiés ? Ils ne recherchent que des biens périssables, et ils sont infinis dans leur être, puisque leur être ne finira jamais, bien que la grâce meure en eux par le péché mortel.

L’homme est au-dessus de toutes les choses créées, et non les choses créées au-dessus de lui. Il ne peut donc être rassasié et trouver son repos que dans un être plus grand que lui. Au-dessus de lui il n’y a rien d’autre que moi, le Dieu éternel, et moi seul, par conséquent, peux le rassasier.

Mais il s’est séparé de moi par sa faute, voilà pourquoi il est en un tourment continuel, en une tristesse qui ne lui laisse point de relâche. La souf-