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serait pas d’une si grande utilité qu’elle le pense. Elle se tiendrait pour satisfaite de posséder ce qu’elle a désiré, et elle se relâcherait du sentiment et du désir qui le lui faisaient demander. Cette privation n’est pas pour elle un amoindrissement : c’est pour son avancement, que je m’impose à moi-même, de ne pas la favoriser de ces larmes extérieures que ses yeux voudraient verser. Je lui accorde seulement les larmes intérieures, que répand un cœur tout embrasé du feu de ma divine charité. C’est moi le médecin, vous êtes les malades C’est à moi de vous distribuer à chacun, suivant vos besoins, ce qui est nécessaire à votre salut et à l’accroissement de la perfection dans vos âmes.

Voilà la vérité. Tel est l’exposé des états des larmes fait par moi, Vérité éternelle, à toi, ma très douce fille. Baigne-toi donc dans le sang du Christ crucifié, de l’Agneau immaculé si humble, si souffrant ! et avance toujours dans la vertu, pour alimenter en toi le feu de ma divine charité.