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d’amour pour l’union qu’elle sent en elle, et de douleur, pour mon offense et la perte du prochain. Ce sont les quatrièmes larmes.

Cet état est étroitement uni au cinquième, qui est l’ultime perfection, où l’âme s’unit actuellement a Moi, en vérité, et sent croître l’ardeur du saint désir.

Ce désir enflammé met en fuite le démon. Il n’a plus sur l’âme aucune prise ; ni par l’injure qui lui est faite, car la charité du prochain l’a rendue patiente ; ni par les consolations spirituelles ou temporelles, car, par haine d’elle-même et par humilité véritable, elle les méprise.

Il est bien vrai que, de son côté, le démon ne dort jamais. Son exemple fait la leçon a ces négligents qu’il abuse, et qui emploient à dormir, un temps dont ils pourraient tirer tant de profit. Mais à ces âmes parfaites, sa vigilance ne peut nuire, car il ne peut supporter l’ardeur de leur chanté, ni l’odeur de cette union qu’elles ont avec moi, l’Océan de paix.

L’âme ne peut être trompée, tant qu’elle demeure ainsi unie a moi ; le démon fuit d’elle, comme la mouche de la marmite qui bout sur le feu, par la peur qu’elle a de s’y brûler. Mais, si la marmite était tiède, la mouche n’aurait plus peur, elle entrerait dedans ; bien que souvent, elle en sorte bien vite, parce qu’elle la trouve bien plus chaude qu’elle s’imaginait. Il en va ainsi pour l’âme qui n’est pas encore parvenue à l’état parfait. Le démon la croyant tiède, pénètre en elle par des tentations