Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/403

Cette page n’a pas encore été corrigée

servile de la peine, et se dégagent du péché par une grande haine d’eux-mêmes, qui les fait s’estimer dignes du châtiment. Et quelques-uns, avec une bonne simplicité, s’appliquent désormais à me servir, moi leur Créateur, avec une vraie douleur de l’offense qu’ils m’ont faite.

Cette grande douleur qu’ils éprouvent de leurs péchés les dispose mieux que les premiers à atteindre à la perfection. Cependant, en s’exerçant dans la vertu les uns comme les autres y peuvent parvenir. Mais ils doivent bien se garder de demeurer, ceux-là dans la crainte servile, ceux-ci dans leur tiédeur, c’est-à-dire dans cette première simplicité où l’âme s’attiédit, si elle n’essaye pas d’en sortir par l’exercice de la vertu. C’est là la vocation commune.

Les troisièmes larmes sont le fait de ceux qui, délivrés de la crainte sont parvenus à l’amour et à l’espérance, en goûtant ma divine miséricorde, par l’expérience qu’ils ont de mes faveurs et des consolations spirituelles. Le sentiment qu’ils en éprouvent dans leur cœur, se satisfait par les larmes qui coulent de leurs yeux. Mais ce pleur est encore imparfait, il est mélangé de larmes sensibles spirituelles, comme il a été dit.

En s’exerçant dans la vertu, pendant quelque temps, l’âme sent son désir s’élever et grandir, et elle s’unit à Moi en conformant sa volonté à la mienne, au point qu’elle ne peut désirer et vouloir désormais que ce que Je veux, vis-à-vis de son prochain. C’est alors qu’elle verse, tout à la fois, des larmes,