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donné un détail précieux. On sait l’ambassade dont fut chargée la sainte à Florence par le pape Grégoire XI et qui lui fut continuée par son successeur Urbain VI, pour réconcilier la République avec le Saint-Siège. Malgré les oppositions et les menaces et les périls auxquels elle fut en butte, elle ne voulut jamais quitter le territoire florentin que la réconciliation ne fût accomplie avec le Vicaire du Christ. Le traité fut signé à Florence vers la fin de juillet 1378 : « La paix conclue, dit son biographe, Catherine revint à Sienne et s’occupa le plus activement qu’elle put à la composition d’un livre qu’elle a dicté en langue vulgaire sous l’inspiration d’en haut[1]. » Une note sur le manuscrit original indiquant le 13 octobre comme le jour où fut achevé l’ouvrage, c’est entre les premiers jours d’août et le 13 octobre que l’on en place la composition[2].

On peut s’étonner à bon droit que les critiques n’aient pas accordé plus d’attention, sur ce point, au manuscrit de Sienne. Cette copie est certainement d’un disciple de la Sainte qui a vécu dans sa familiarité et qui ne s’est pas encore consolé de sa mort. Après le texte du Dialogue et quelques lettres de Catherine vient le récit de sa dernière heure avec ce titre : « Maintenant j’écrirai en partie du moins le récit de la glorieuse et heureuse fin de cette douce vierge, autant du moins que nos basses intelligences la pourront comprendre, absorbées qu’elles sont par une si grande douleur ». Mais un autre détail désigne, parmi ces disciples, Maconi. À la fin du texte du Dialogue on lit : Prega per lo tuo inutile fratello peccatore : Prie pour ton frère inutile qui est pécheur. Cette formule était familière à Maconi, qui

    quisiteur de Ferrare au procès de Venise. Mais ces témoignages ne font que reproduire celui de Raymond de Capoue.

  1. Légende, III, c. i.
  2. Gigli, Préface à la Légende, p. xi.