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en eux cessent d’être des souffrances, mais la volonté sensitive qui est morte, ne les ressent plus, et c’est de bon gré qu’ils les supportent, pour l’honneur de mon nom.

Ceux-là courent avec ardeur dans la voie du Christ crucifié ; ils suivent sa doctrine et rien ne peut ralentir leur course, ni les injures, ni les persécutions, ni les plaisirs que le monde leur offre et qu’il voudrait leur donner. Ils passent par-dessus tout cela, avec une force inébranlable, une persévérance que rien ne trouble, le cœur tout transformé par la charité, goûtant et savourant cette nourriture du salut des âmes, prêts à tout supporter pour elle. Voilà qui prouve, à n’en pouvoir douter, que l’âme aime son Dieu à la perfection, et sans aucun intérêt. Si elle s’aimait elle-même, et si elle n’aimait le prochain, que pour son utilité personnelle, elle n’aurait pas cette patience, elle se laisserait arrêter ou retarder dans sa course. Mais désormais, c’est Moi qu’ils aiment, pour moi-même parce que je suis la souveraine Bonté, souverainement aimable. S’ils s’aiment eux-mêmes, c’est pour Moi ; s’ils aiment le prochain, c’est pour Moi, pour rendre honneur et gloire à mon nom. Voilà pourquoi la souffrance les trouve toujours patients, forts et persévérants.