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cette nourriture des âmes, dans le feu de son amour pour moi et pour le prochain.

Puis cet aliment parvient à l’estomac, que le désir et la faim des âmes a tout disposé à le recevoir. Cet estomac c’est le cœur, avec l’amour cordial, avec la dilection de la charité envers le prochain. L’âme trouve ce mets si délicieux, elle le dévore avec tant d’ardeur, qu’elle perd tout souci de la vie corporelle, pour pouvoir manger cette nourriture, sur la table de la croix et de la doctrine du Christ crucifié.

Alors, l’âme s’engraisse de vraies et solides vertus. Elle se développe tellement, par l’abondance de cette nourriture, qu’elle fait éclater le vêtement de la sensualité propre qui la recouvre. Qui éclate ainsi, meurt : aussi la volonté sensitive est-elle morte désormais. L’appétit sensuel ne peut plus vivre, parce que la volonté de l’âme ainsi ordonnée vit en Moi, revêtue de ma Volonté éternelle.

L’âme, ainsi arrivée au troisième degré de la bouche, perd toute volonté propre en goûtant la douceur de n’a Charité, et trouve par là même la paix et le repos dans la bouche. Ne sais-tu pas que c’est sur la bouche, que se donne la paix ? Ainsi, en ce troisième état, l’âme trouve la paix, une paix Si parfaite que rien ne la peut troubler. Elle a perdu et renié la volonté propre, et elle est en repos

cette volonté lui laisse la paix, parce qu’elle est morte.

Ceux qui sont en cet état enfantent sans douleur des vertus à l’égard du prochain. Non que les souffrances