Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée

que mon âme eut quitté mon corps. Mais le fruit qui résulte de ma passion et du désir que j’avais de votre salut est infini, et vous le recevez infiniment. S’il n’était pas infini, il ne s’étendrait pas à la restauration de la race humaine, dans tous les hommes passés, présents et à venir. Si le fruit du Sang n’était pas infini, l’homme qui m’offense après avoir reçu le baptême de l’eau ne pourrait pas non plus, après son péché, recouvrer ma grâce. Mais le baptême du Sang, qui vous a été donné, est inépuisable.

Voilà ce que vous révèle mon côté entr’ouvert, où l’on peut lire le secret du cœur. Là, vous apprendrez que je vous aime bien plus, que je n’ai pu vous le prouver par ma souffrance finie.

Je t’ai donc montré que c’est infiniment que je vous aime Et qui le prouve ? Ce baptême du Sang uni au feu de ma Charité ; car c’est par amour que le Sang fut répandu.

Le baptême général donné aux chrétiens et à quiconque le veut recevoir, dans lequel l’âme s’unit à mon sang, c’est le baptême d’eau, mais l’eau y est unie au sang et au feu. C’est pour vous le faire entendre que, de mon côté ouvert, il coula du sang avec l’eau. J’ai donc satisfait a ta demande. il reste encore quelques autres points à éclaircir : je te les expliquerai bientôt.