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CHAPITRE XLII

(72)

Comment l’âme qui se connaît vraiment elle-même, évite sagement toutes ces tromperies.

Je n’ai pas voulu te cacher, ma fille bien-aimée, l’erreur où tombent communément ceux qui se laissent égarer par l’amour-propre sensitif, qui accompagne leurs quelques bonnes actions, et le peu de bien qu’ils font dans le temps de la prospérité.

Je t’ai entretenu aussi de l’amour-propre spirituel des consolations intérieures qui égare mes serviteurs. Je t’ai montré en quoi ils se trompent, et de quelle manière cet attachement aux joies de l’esprit les empêche de connaître la vérité de mon amour, de discerner le péché, de le voir là où il est, et le piège où le démon les attire, par leur faute. Je t’ai dit tout cela, pour que toi et mes autres serviteurs marchiez droit à la vertu pour l’amour de moi, sans chercher autre chose. Ceux qui ne possèdent que l’amour imparfait, qui m’aiment à cause de la faveur qu’ils reçoivent et non à cause de moi qui la donne, sont exposés à tous ces périls, et bien souvent ils y tombent.

Mais l’âme qui, en vérité, est entrée dans la demeure de la connaissance d’elle-même, pour s’y