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le sens d’une phrase de Cristoforo. Parlant du miracle de la dictée en extase, celui-ci dit : Questo pare che sia cosa da non credare ; ma coloro che lo scrissero, et udiro non lo pare cosi ; et io sono di quegli[1].

Cristoforo indique ici deux catégories : les secrétaires qui écrivaient, et les simples assistants qui entendaient, tous invoqués à titre de témoins. Cristoforo fut de ceux qui étaient présents aux extases et entendirent les discours de la vierge parlant avec Dieu : il se range parmi ceux dont il a dit plus haut : dinanzi da più, e più, mais sans prétendre être de ceux qui écrivaient. Ceux-ci, il nous a donné leurs noms à la phrase précédente : c’étaient tantôt Barduccio, tantôt Étienne, tantôt Néri di Landoccio.

Ces témoignages, est-il besoin de le noter, méritent le plus grand crédit. Raymond de Capoue, alors prieur de la Minerve, en résidence à Rome, n’a pas été témoin des faits qu’il raconte. Mais il a interrogé les trois secrétaires. Barduccio était mort quand il acheva la Légende, mais restaient Néri et surtout Dom Étienne. Il le déclare lui-même, c’est à leurs dépositions orales ou écrites qu’il s’en réfère pour tous ces faits. « Maconi, dit-il, est le témoin de tout ce que j’ai écrit dans cette histoire, et je pourrais dire comme Jean l’Évangéliste : Ille scit quia vere dicit. Étienne le Chartreux sait que Raymond le Prêcheur dit vrai, qui, malgré son peu de mérite et son indignité, a composé cette Légende[2]. »

Quant à Cristoforo di Gano, il assista personnellement aux événements qu’il raconte, il a vu la sainte en extase,

  1. Dialogue. Gigli, préface, p. iii, iv. — Memoriale di me Cristoforo di Gano notaio da Siena del Popolo de S. Pietro di Ovile, di certe mie cose. Autogr. Arch. de l’hôpital Santa Maria. Arm. n° 2, dans le registre : Eredità Ser Cristoforo di Gano.
  2. Légende, III, c. i.