Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/296

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE XXXIII

(63)

De quelle manière l’âme gravit le second gradin du Pont après avoir franchi le premier.

Tu as vu désormais l’excellence de celui qui est parvenu à l’amour de l’ami. Il a monté par les pieds de l’affection et il est arrivé au secret du cœur, c’est-à-dire au second des trois degrés figurés par le corps de mon Fils. Je t’ai dit que ces trois degrés représentaient les trois puissances de l’âme : maintenant je les applique à signifier les trois états de l’âme. Mais, avant de te conduire au troisième, je veux te montrer de quelle manière l’on arrive à être l’ami, comment en devenant ami l’on devient fils, en s’élevant à l’amour filial. Je te dirai ensuite ce que l’on fait, quand on est devenu ami, puis je t’exposerai, à quels signes l’on reconnaît l’ami véritable.

Et, premièrement, comment devient-on l’ami ?

C’est ce que je vais te dire.

Tout d’abord, l’âme était imparfaite, dominée qu’elle était par la crainte servile ; mais avec de l’exercice et de la persévérance, elle arrive à l’amour de jouissance et d’intérêt propre, en trouvant en moi sa joie et son utilité. Telle est la voie