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qu’elle commençât de dicter le Dialogue. Mais il ne l’accompagna pas à Rome dans les dernières années. Prévenu miraculeusement, il put cependant arriver près d’elle pour la voir mourir et recevoir de ses lèvres, avec une dernière bénédiction, le conseil de se faire chartreux. Dom Étienne le Chartreux est dans le catalogue des bienheureux.

Voilà quels furent les trois secrétaires qui, au dire du bienheureux Raymond de Capoue, lequel a recueilli leur témoignage, écrivirent, sous la dictée de la sainte, le Livre de la Divine Doctrine.

Cristoforo di Gano Guidini, un autre de ses familiers dépose dans le même sens. Cristoforo est Siennois, il a été converti par Catherine, il s’est fait son disciple, et quand elle mourut, il renonça à ses fonctions de notaire pour se consacrer au service des pauvres dans le célèbre hospice de la Scala. Son témoignage a sur celui du bienheureux Raymond cet avantage, aux yeux de la critique, d’être immédiat. Il atteste ce qu’il a vu et entendu, il y était, le fait s’est passé sous ses yeux, et voici ce qu’il dit : « La bienheureuse vierge Catherine parlait, et l’un des secrétaires écrivait, tantôt Ser Barduccio, tantôt dom Étienne, tantôt Néri di Landoccio ».

Cristoforo apporte cependant une précision. C’est Étienne Maconi qui aurait recueilli la plus grande partie des discours de la sainte pendant ses ravissements. Et il ajoute un détail. Ce n’est pas à huis clos que le fait se passa, mais en présence d’un grand nombre de personnes, dinanzi da più e più.

Cartier a voulu adjoindre à ces trois noms, comme ayant écrit à son tour sous la dictée de la voyante, Cristoforo di Gano lui-même[1] Le traducteur a trop étendu

  1. Dialogue, traduction Cartier, Paris, Lethielleux, 10, rue Cassette, 1892. Avant-propos, p. xvii.