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moins d’effroi. S’il avait gravi les trois gradins, il serait en sécurité, parce qu’alors il ne serait plus seul. Il faut donc que vous ayez soif, et vous devez aussi vous unir ensemble, ou deux, ou trois, ou plus, a-t-il été dit.

Mais pourquoi, ou deux, ou trois ? Parce que deux ne sont pas sans trois, ni trois sans deux, ni trois ni deux sans davantage. Mais celui qui est seul, je ne puis être au milieu de lui, car il n’a pas de compagnons, pour que je puisse être au milieu. Et même il n’est plus rien : car celui qui est seul, c’est celui qui s’enferme dans l’amour égoïste de soi-même. Pourquoi est-il seul ? Parce qu’il est séparé de ma grâce et de la charité du prochain. Séparé qu’il est de moi, par sa faute, il tourne au néant, parce que seul Je suis Celui qui suis. Ainsi donc celui qui est seul, c’est-à-dire qui est enfermé dans l’amour de soi-même, ne compte pas pour ma Vérité ; il est rejeté de moi. Voilà pourquoi il est dit : Quand ils seront deux, ou trois, ou davantage assemblés en mon nom, je serai au milieu d’eux.

Je t’ai dit que deux n’étaient pas sans trois, ni trois sans deux, et c’est bien vrai. Tu sais que les commandements de la Loi se ramènent à deux seulement et que sans l’observation de ces deux commandements aucun autre ne peut être observé. Il faut m’aimer par-dessus toute chose, et le prochain comme soi-même : voilà le commencement, le milieu et la fin de la Loi.

Ces deux commandements ne peuvent être réunis