Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/254

Cette page n’a pas encore été corrigée

! Toutes les choses qu’ils aiment ainsi d’un amour sensuel leur sont une source d’afflictions et d’inquiétudes désordonnées. C’est vraiment la croix du démon qu’ils ont prise sur leurs épaules, ils ont vraiment un avant-goût de l’enfer. Cette vie est pour eux pleine d’infirmités de toute sorte, et s’ils ne se corrigent pas, c’est à la mort éternelle qu’elle les conduit.

Les voilà ceux qui non contents d’être déchirés par les épines de nombreuses tribulations, se torturent encore eux-mêmes par leur volonté propre désordonnée ! Ils portent la croix dans leur corps et dans leur cœur : l’âme et le corps passent ensemble par les afflictions et les peines, sans en retirer aucun mérite, parce qu’ils ne supportent pas leurs souffrances avec patience, mais avec colère.

Pour avoir acquis et possédé l’or et les délices du monde avec un amour désordonné, ils ont été privés par là même de la vie de la grâce et du sentiment de la charité, ils sont devenus des arbres de mort ; aussi toutes leurs œuvres sont mortes. Ils s’envont avec leurs afflictions par le chemin du fleuve, où ils se nient ; ils arrivent ainsi à l’eau de mort, ils passent, la haine au cœur, par la porte du démon et reçoivent l’éternelle damnation.

Tu vois bien maintenant quelle illusion est la leur ! A travers quelles souffrances ils vont à l’enfer, en se faisant les martyrs du démon ! Tu as compris la cause de leur aveuglement, cette ténèbre de l’amour-propre étendue sur la pupille qui est la lumière de la Foi. Tu as vu comment les tribulations