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ni ton oreille entendre, ni ta langue raconter le bonheur de mes élus.

Quelles délices pour eux, de me voir, Moi le Bien absolu ! Quelle joie quand ils posséderont leur corps glorifié ! Ce bonheur ils ne l’auront qu’au jugement général ; mais d’ici là, ils n’en ressentent aucune peine. Rien ne manque à leur béatitude : car elle-même est comblée, et le corps ne fera que participer à cette plénitude, comme je t’ai dit.

Que te dire du bonheur que recevront les corps glorifiés, de l’humanité glorifiée de mon Fils unique, qui vous donne la certitude de votre résurrection ? Ils tressailleront d’allégresse, à la vue de ses plaies toujours fraîches, de ses blessures toujours ouvertes dans sa chair, et qui sans cesse crient miséricorde pour vous, à Moi, Père éternel et souverain. Tous goûteront la joie d’être semblables à lui. Leurs yeux seront conformes à ses yeux, leurs mains à ses mains, tout leur corps pareil au corps du doux Verbe mon Fils. Etant en moi ils seront en lui, qui est une même chose avec Moi. L’œil de leur corps se délectera dans l’humanité glorifiée du Verbe, mon fils unique. Pourquoi ? Parce que leur vie s’est achevée dans la dilection de ma charité, et pour cela leur amour durera éternellement. Non qu’ils puissent encore accomplir aucun bien, mais ils trouvent leut joie en celui qu’ils ont fait. Je veux dire qu’ils ne peuvent plus faire aucun acte méritoire dont ils puissent attendre une récompense. Ce n’est qu’en cette vie que l’on mérite ou que l’on