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CHAPITRE XI

(41)

De la gloire des bienheureux.

C’est ainsi la condition de l’âme juste qui achève sa vie dans la charité. Elle est enchaînée désormais dans l’amour, et ne peut plus croître en vertu : le temps est passé. Mais toujours elle peut aimer de la dilection qu’elle avait quand elle est venue à moi, et qui est la mesure de son amour. Toujours elle me désire, toujours elle m’aime, et son désir n’est jamais frustré ; elle a faim et elle est rassasiée, et rassasiée, elle a encore faim, échappant ainsi au dégoût de la satiété comme à la souffrance de la faim.

C’est dans l’amour que mes élus jouissent de mon éternelle vision, et qu’ils participent à ce bien que j’ai en moi-même et que je communique à chacun selon sa mesure ; cette mesure, c’est le degré d’amour qu’ils avaient en venant à moi.

Parce qu’ils sont demeurés dans ma charité et dans celle du prochain, et qu’ils sont unis ensemble par la charité soit générale, soit particulière, qui procèdent d’une seule et même charité, outre le Bien universel qu’ils possèdent tous ensemble, ils jouissent aussi et sont heureux du bonheur d’autrui ;