Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE IX

(39)

De la troisième condamnation qui sera portée au jour du jugement.

Il reste maintenant à parler de la troisième accusation, au denier jour du jugement. Je t’ai déjà entretenue des deux premières : mais pour te faire bien voir à quel point l’homme se trompe, je t’exposerai désormais la troisième. C’est le jugement général où la pauvre âme voit sa peine se raviver et s’accroîtr encore, par la réunion à son corps, sous l’intolérable condamnation qui l’accable de confusion et de honte.

Sache donc qu’au dernier jour du jugement, lorsque le Verbe mon Fils, viendra dans la majesté divine, pour accuser le monde avec puissance divine, il n’apparaîtra pas en pauvre misérable, comme lorsqu’il naquit du sein de la Vierge dans l’étable, parmi les animaux, ou lorsqu’il mourut entre deux larrons. Alors je tins cachée ma puissance qui était en lui, et le laissai endurer comme homme, peines et tourments ; non que ma nature divine fût séparée de la nature humaine, mais je le laissai souffrir en homme, pour satisfaire à vos fautes.