Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

Fils leur laissa la doctrine, avec les vertus, pierres vivantes fondées sur cette doctrine, qui est la voie que vous a faite ce doux et glorieux Pont. Il s’employa d’abord, et par ses propres œuvres, à vous tracer la voie, en vous donnant la doctrine, par ses exemples plus que par ses paroles. Il agit avant de parler. La clémence de l’Esprit-Saint confirma cet enseignement en fortifiant l’âme des disciples pour leur faire confesser la Vérité et annoncer cette Voie qui est la doctrine du Christ crucifié. Par eux il convainquit le monde d’injustices et de faux jugements que je t’exposerai dans la suite, plus longuement.

Ce que je viens de te dire est pour dissiper toute ténèbre qui pourrait obscurcir la pensée de ceux qui m’écoutent. Ils pourraient dire : Avec ce corps du Christ il a bien été établi un pont par l’union de la nature divine avec la nature humaine ; nous le voyons, et c’est bien vrai. Mais ce pont nous a été enlevé, en remontant au ciel. Il était bien une voie, il nous enseignait la vérité par son exemple et par ses œuvres : mais désormais que nous reste-t-il ? Où trouver la voie ?

Je te le dis, ou plutôt, je le dirai pour tous ceux qui sont tombés dans cette ignorance. La Voie, c’est sa doctrine elle-même, attestée par les Apôtres, affirmée dans le sang des martyrs, éclairée par la lumière des Docteurs, professée par les Confesseurs, et écrite avec amour par les Evangélistes. Tous concordent en un même témoignage pour confesser la Vérité dans le corps mystique de la sainte Église.