Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, I.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE X

(26)

Comment ce pont béni a trois degrés qui représentent les trois états de l’âme. Comment ce pont, tout en s’élevant en haut, n’est pas séparé de la terre. Comment doit s’entendre cette parole du Christ : Quand j’aurai été élevé en haut, j’attirerai tout à moi.

Pour enflammer et vivifier davantage l’amour de cette âme pour le salut des hommes, le Dieu éternel lui répondit alors et lui dit : "Avant de te faire ce que tu me demandes et que je désire te montrer, je veux t’expliquer comment est construit ce pont.

Je t’ai déjà dit, ma fille, que du ciel il rejoint la terre, par l’union que j’ai faite avec l’homme que je tirai du limon de la terre. Sache que ce pont, qui est mon Fils unique a trois degrés : deux furent faits sur le bois de la très sainte Croix, et le troisième, quand il éprouva la grande amertume, alors qu’on lui donna à boire du fiel et du vinaigre. Ces trois degrés te feront connaître trois états de l’âme, comme je te l’exposerai.

Le premier degré ce sont ses pieds, qui signifient l’affection : car, comme les pieds portent le corps, l’affection porte l’âme.

Les pieds constituent un gradin pour pouvoir arriver jusqu’au côté où t’est manifesté le secret du