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la leur, mais encore celle d’autrui. Loin d’y cultiver quelque bonne plante de vertu, ils en ont arraché la semence de grâce qu’ils avaient reçue par la lumière du saint baptême, en participant au sang de mon Fils, qui fut le vin que produisit pour vous cette Vigne véritable. Cette semence ils l’ont arrachée pour la jeter en pâture aux animaux, c’est-à-dire à leurs péchés aussi nombreux que variés. Ils l’ont foulée aux pieds de leur affection déréglée, pour mon offense, pour leur malheur et celui du prochain.

Ce n’est pas ainsi que font mes serviteurs, et c’est comme eux que vous devez faire, en demeurant unis à cette vigne et greffés sur elle. Dès lors vous produirez des fruits abondants, parce que vous participerez à la sève du cep. En demeurant dans le Verbe mon Fils, vous demeurez en moi, parce que je suis une même chose avec lui, et lui avec moi. En demeurant en lui, vous suivrez ses enseignements ; en suivant ses enseignements vous participerez de la substance de ce Verbe, c’est-à-dire que vous participerez de ma Divinité éternelle, unie à l’humanité, et puiserez en elle un amour divin où l’âme s’enivre. Voilà pourquoi je t’ai dit que vous participez à la substance de la Vigne.