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« Elle vient du pic là-haut, et de l’âme de Bernadette.

« Je me penche, je bois. Je ne suis pas catholique, pourtant je bois, et je demande.

« Donnez-moi l’amour, Marie, je bois une gorgée, ou faites-moi mourir, Marie, je bois une gorgée. Donnez-moi l’amour ou faites-moi mourir. Deux. Donnez-moi l’amour ou faites-moi mourir. Trois.

« Il n’y a personne. La basilique est éclatante, plongée dans le ciel bleu. C’est dangereux ce que je fais. Mon vœu monte droit, plus rapide que ne va mon regard. Je ne crois pas qu’il y ait là-haut, une vierge toute-puissante : je ne lui parlais plus…

« Tout de même, je parle à quelqu’un.

« Je prie, je vous prie. Ô Fine, ô Pure, je vous salue entre toutes les femmes, donnez-moi l’amour ou faites-moi mourir. Me voici. Je me mets à genoux comme autrefois, et dans le ciel qui était vide, je replace tous les saints, — je replace DIEU, obscur au fond d’une lumière éblouissante. Je veux qu’il existe, je meurs de soif.