Page:Catherine-pozzi-agnes-1927.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 46 —

quelque peu de sa longueur qui doit aller jusqu’à la fin du monde. Quand le corps est aux abîmes, et qu’il n’est plus, la spirale animée qui fut le centre de son premier jour se poursuit dans les corps qui succèdent.

L’habitude, l’expérience, la passion, – l’hérédité, le passé, tiennent à cela ; personne n’a pu m’enlever les livres qui l’expliquent. L’âme tient à cela.

J’ai parlé de l’Univers tout le jour à des gens qui n’en voulaient pas. Le jour fini, j’attends mon père : « Dans le noyau de la cellule, ce filament enroulé qui se rompt pour se reformer avec la même matière à chaque unité de croissance, et qui continue à travers tous les individus partis d’un même départ, ses mêmes spirales où l’on croit que les signes de la race sont fixés, ne pourrait-ce pas être réellement le serpent de l’Eden ?

Ou penses-tu que ce soit plutôt un réseau, un filet, qu’un serpent ? Dans ce cas, puisque les tendances bonnes et mauvaises, c’est-à-dire les âmes, y sont prises, est-ce que ce n’est pas très curieux qu’un père de l’Église ait comparé les chrétiens à des poissons ? »