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ches. Devant, sont rangées des mannes on corbeilles creuses.peur recevoir au fur et à mesure chaque cuisson. Quand la bassine est chauffée presqu’au rouge, le torréfacteur prend, avec une cuillère, des feuilles placées à côté de lui dans une corbeille plate ; il les jette dans la bassine, les étendant bien uniformément pour qu’elles puissent avoir toutes le même degré de coction I) les tourne et retourne en tout sens avec les mains jusqu’à ce qu’elles deviennent si brûlantes qu’il ne puisse en supporter la pression. De là, elles passent à d’autres ouvriers qui procèdent avec les mains à leur enroulement ; puis les feuilles sont triées et classées. Tout cela nécessite une série d’opérations diverses et compliquées, mais que le peintre chinois s’est bien gardé de préciser, ne voulant pas les exposer en détail au commerce étranger. C’est pourtant par la différence des manipulations que le thé vert et le thé noir se produisent ; que les diverses sortes se séparent et se distinguent, soigneusement choisies. On commence aujourd’hui à pénétrer dans ces petits mystères, mais il s’en faut que tous les secrets de cette industrie soient parfaitement connus.

c. — Expédition du Thé.

15. — Le R P. Laureali, dans une lettre du 26 juillet 1714, écrite de Fo-kien au baron Zea (Lettres èdif., t. XVIII, p. 303), lui mandait qu’on transporte la feuille de thé par tout l’empire de la Chine dans des boites de plomb garnies d’osier et de roseaux, et ces détails sont confirmés par l’abbé Grosier (Descr. de la Chine, II, 412). Le thé commun, dit-il, est conservé dans des pots d.e terre dont l’ouverture est étroite, mais celui dont l’empereur et les grands font usage est renfermé dans des vases de porcelaine, dans des bottes de plomb ou d’étain, recouvertes de fines nattes de bambou. Le peintre chinois a représenté l’atelier où se confectionnent ces bottes métalliques. Deux portefaix apportent les feuilles de plomb. Les ouvriers plombiers les roulent en bandes circulaires ; chaque cercle est fermé par la soudure, et tous sont ensuite unis et soudés ensemble de manière à faire un grand cylindre oblong en forme de ruche, avec une ouverture réservée en haut pour l’introduction de la marchandise.

16. — C’est maintenant l’atelier des vanniers. On apporte les cannes ou bambous à brassées. Les uns les divisent avec des couteaux pour les rendre plus fins ; d’autres les tressent et en font une enveloppe dans laquelle doivent être insérées les boites d’étain.

17- — On les apporte au magasin, et on les y emplit de feuilles de thé ; on les y tasse en les foulant avec les pieds.

18. — Lest caisses de thé, bien emballées dans leurs nattes, bien éti-