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plutôt fait pour les égarer que pour les instruire ; ce n’était certes pas celui dont on va faire la description qui pouvait leur donner toutes les lumières qui leur manquaient ; car au milieu de tableaux les uns réels et vraiment dignes d’intérêt, les antres insignifiants, on y voit peints et figurés ces contes bizarres avec lesquels les marchands hanistes de Canton s’ingéniaient à s’amuser aux dépens de la crédulité des trafiquants européens Toutefois, quelques notions plus précises, sans être tout à fait exactes, pénétraient avec le commerce. Linné plaçait l’arbuste dans sa Polyandrie polygynie, et en cela il se montrait bien informé sur sa fleur ; mais dans son genre thea il créait deux espèces, le thé noir, bohea, à fleurs à six pétales, et le thé vert, viridis, à fleurs à neuf pétales (Sysl. vegetab., éd. Grnelin, t. I, p. 822). Valmont-Bomare, dans son Dict. d’hist. nat., t. XIV, p. 136, ne contient rien de mieux sous le rapport botanique, mais du moins ce nomenclateur, ainsi que l’abbé Raynal dans son Diet. hist., phil. et pol. des deux Indes, t. 111, p. 188, donnent quelques détails sur la récolte du tbé et la préparation de sa feuille, sans cependant qu’on y trouve rien de bien précis Le célèbre botaniste breton Desfontaines put enfin établir, & l’aide d’observations plus récentes, dans son Hist. des arbres et arbriss., t I, p. 424. que ces deux prétendues espèces n’en faisaient qu’une seule, la différence entre les thés noir et vert ne provenant que du mode de préparation, et le nombre des pétales variant de trois à neuf dans les individus. La place du thé dans les familles naturelles avait d’abord été mise près des orangers ; elle est maintenant près des camélias, et les deux espèces sont aujourd’hui fondues dans une : c’est le thea sinensis.

Le dernier état de nos connaissances sur cet arbuste se trouve dans la Monographie du thé, de M. Houssaye. publiée à Paris en 1843. L’auteur a eu à sa disposition un album à peu près semblable à celui du cabinet de Rennes, et il en a extrait une douzaine de tableaux qui sont lilbographiés dans son livre et qu’on peut comparer avec utilité Un navigateur, M. Lieutaud, chirurgien de marine, a publié dans le Moniteur algérien de 1845, n» 691, des Obs. sur les plantations de thé ; mais son désir d’acclimater cet arbuste dans notre colonie et d’y introduire sa cnlture n’a pas encore eu de résultat. On doit aussi à H. Haussmann une bonne notice, qui fait partie des communications de la mission commerciale en Chine, et que le ministre de l’agriculture et du commerce a fait insérer en 1847 dans les Doc. sur le eomm exl., no 385. Il faut également citer le petit ouvrage de MM. Eug. et Aug. Pelletier, publié en 1861, sur Le thé dans l’alimentation publique.

L’arbuste est figuré dans la Descr. de la Chine, du P. Duhalde, t. II,