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de le mystérieuse chaîne qui unit les mondes, et de l’union qui réunit tout l’ensemble des êtres. On le fait descendre en écharpe de l’épaule gauche à la hanche droite. H est l’insigne caractéristique de la caste des brabmes, qui ne le quittent jamais. Devant le dieu et dans l’attitude de l’adoration se tient son fils Brahman, qui en reçoit l’institution sacerdotale qu’il est chargé de transmettre à la caste des brahmes, et dont il porte, en témoignage de son caractère, le cordon symbolique.

3. Brahman debout dans le Paroudam ou paradis terrestre, près de la pagode de son père Brahma. 11 tient sous son bras les Olles ou livres sacrés des védas, à la main le poinçon à écrire.

4. La déesse Sarasouati, sœur, fille et femme de Brahma, au milieu du Paroudam, près de la pagode de son époux. C’est la sacti brahmani (énergie de Brahma). EUe est adorée sous le nom de Sri (prospérité), comme mère primitive de la terre, la Cérès des Latins. On la regarde comme la protectrice de l’instruction, des sciences et des arts. Elle tient à la main le vina, espèce de luth indien à cordes métalliques dont on lui attribue l’invention, et dont les dieux jouent pour se distraire par sa douce mélodie. L’oie Hamsa, emblème de la vigilance, est consacrée à cette déesse et lui sert de vahanam ou monture.

5. Vichnou, le second membre de la Trimourti, la puissance qui conserve et maintient l’univers créé par Brahma. 11 est représenté dans le Vaikontam (agréable), son palais ou paradis situé à l’orient, assis sous une pagode à trois dêmes, la tête ceinte d’une triple couronne. - Son visage brille d’une éternelle jeunesse et ses yeux d’un ineffable éclat. 11 est assis sur la fleur rouge du lotus, et dans chacune de ses mains il tient une de ces fleurs symboliques. Dans son paradis, le dieu jouit de la société de sa compagne aimée, la belle Lakchmi (celle qui donne la richesse), qui est, comme Sarasouati, sœur, fille et femme de son époux. Elle est née des flots de l’océan lacté, c’est la déesse de la beauté, l’objet de la plus vive tendresse de Vichnou, et on la peint sous les couleurs les plus riantes et les plus aimables. Elle s’identifie au lotus, venant comme lui des eaux primordiales, et elle tient à la main son emblème chéri. Elle porte, comme son époux, une triple couronne et reçoit les mêmes honneurs en commun. Du côté opposé on voit Moudévi (Mahadévi, Bhoudèvi), qu’on donne pour seconde épouse à Vichnou, et qui forme contraste avec Lakchmi ; elle porte en . tout lieu la misère et la discorde ; c’est la mauvaise fortune, c’est la mort opposée à la vie.

6. Premier Avatara de Vichnou. Ce mot signifie descente d’un dieu sur la terre, ou incarnation d’une divinité. On l’applique particulièrement