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que le pur intérêt de l’art et son désintéressement n’avait aucune borne. Tant d’honorables travaux ne pouvaient manquer de fixer l’attention du gouvernement, et par la distinction la plus méritée, il fut nommé chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur.

Cependant la fin de sa vie approchait, il le sentait, et ne voulant pas se laisser surprendre et quitter son œuvre inachevée, il enrichit les différents départements du Musée de tout ce que ses collections réunies pouvaient offrir d’intéressant et de curieux. Ce n’était pas seulement l’archéologie qu’il venait ainsi compléter. C’est de cette manière que la salle de céramique, si riche en vieux Rennes, se trouva bientôt établie, que s’orna la galerie de peinture et qu’une galerie nouvelle devant être destinée à l’iconographie bretonne reçut de ses portefeuilles tous les éléments appelés à la former, que la minéralogie et la conchyliologie par lui marchèrent vers leur complément. Puis il mourut à Rennes, le 18 juin 1872. La Société archéologique qu’il avait présidée a retracé ses travaux, dans une notice biographique étendue : écrire sa vie, c’était retracer le mouvement intellectuel et scientifique à Rennes pendant toute l’existence de cet homme si dévoué[1]. D’un autre côté, tandis qu’au Musée la salle d’archéologie avait reçu le nom du président de Robien et l’image du savant magistrat, l’administration municipale donna le nom de M. Aussant à la salle de céramique, en y faisant placer son portrait. C’est ainsi qu’on se rend soi-même digne d’honneur en honorant la mémoire des hommes utiles dont la vie fut consacrée à l’étude et au travail, au progrès des lettres, des sciences et des arts.

Le Musée d’archéologie, bien que multiple par les différents fonds qui depuis son origine ont contribué à sa for-

  1. Notice biographique sur M. Aussant, ancien président de la Société, par M. Aug. André, dans le t. VIII des Mém. de Soc. arch., p. 515, — On peut y voir l’énumération de ses travaux et de ses différentes publications.