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Mars et Vénus ; Capparoni, de qui on a une tête de Gladiateur ; Santarelli surtout, dont on a plusieurs ouvrages très>intéressants, une tête dé Jupiter-Sérapis, Vénus et l’Auiour, un Ganymède, un Démosthène, et enfin le portrait du chevalier d’Azara, diplomate habile et amateur éclairé, dont la dactyliothèque fournit ici un plein tiroir de pierres de choix. Naples, à la même époque, cultivait également la gravure en pierres fines avec succès. Un tiroir tout entier reproduit les pierres antiques de la collection royale de Capo-di-Monte. Ces grands modèles trouvaient des imitateurs, et, même après les artistes romains, on peut citer le Napolitain Rega, qu’il serait injuste d’omettre. U signait comme les autres en grec, et la suite de Rennes a de lui une tête d’Antinoüs, où on lit le nom de PETA. Les Allemands ont obtenu après les Italiens le premier rang dans la gravure en pierres fines. H faut citer tout d’abord Laurent Natter, un des plus célèbres praticiens et des plus grands théoriciens. Il a fait un grand nombre de gravures admirables. Notre collection possède de lui une tête de Troyenne signée en grec YAP02. Cette manie de signer en grec a donné lieu à une singulière méprise. Winckelmann et Busching ont pris le mot YAP02 pour le nom d’un véritable graveur grec, tandis que ce n’est que la traduction du mot allemand Natter, qui signifie dans cette langue la vipère que les anciens nommaient &Spoç, puéril jeu de mots auquel ils se sont laissés prendre. Vient après lui par l’époque, mais non point par le talent, Hecker, qui signait en allemand HECKER, ou en grec EKEP. On a de lui, dans la collection d’empreintes du Musée de Rennes, beaucoup de copies d’après l’antique dans le genre de celles de Pichler, et, comme ce dernier, il a reproduit les marbres de la Farnésine, du Vatican, du Capitole, du palais Giustiuiani, du Musée Médicis, etc. ; il a imité l’antique, et, s’en inspirant, il a donné de bons originaux, tels qu’un sphynx égyptien, une Thalie, lole portant la massue d’Herculc avec la peau du lion, etc. Il faut citer aussi un Amour ailé, de Baër. On ne saurait finir cette énumération sans mentionner une pierre où, ressemblant quoique de bien loin à Laurent de Médicis, Frédéric III, roi de Prusse, a fait comme lui graver son nom de souverain, FRED. III R. P. Les graveurs anglais n’ont pas été très-nombreux. Il faut nommer principlalement Simon, de qui on â ici un Satyre surprenant une Nymphe endormie ; Brown, qui signait BROWN ou RROWN INVT, et dont on possède dans cette suite une tête d’Achille, une Muse, etc. ; Marchant, dont on a de bons ouvrages, et qui signait MARCHANT, MARCHANT F., et même MARCHANT F. ROMÆ. Il a travaillé dans le genre très-goûté de ichlcr et de Hecker, et les tiroirs de celle collection offrent de lui des travaux tout à fait analogues d’après les Musées pontificaux et les galeries