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POÉSIES LIBRES


Dans mon cœur enflammé, se forme sans contrainte ;
Et je puis promener et mes mains et mes yeux
Sur son corps, où l’Amour folâtre avec les Jeux.
Climène cependant, par un soin charitable,
Flatte légèrement mon engin effroyable :
L’approche avec un doigt, qui l’enfle sous sa peau
Du brasier où l’amour allume son flambeau.
Alors plein d’un beau feu, je prends au corps la belle,
La jette sur un lit, et me jette sur elle.
Mes efforts triomphant découvrent à mes yeux
Le séjour enchanté du plus puissant des Dieux.
En cet instant heureux, dans l’antre de Cyprine,
Je darde avec fureur ma turbulente pine.
Tout craque, tout s’étend, mon vit pour s’ébaudir,
Bourre ce con battu, qui craint de s’entr’ouvrir.
De ce choc foudroyant, la Vestale éperdue,
S’écrie tout en feu, foutu chien, tu me tue !
Arrête ! dans tes bras tu me verras mourir :
Mais moi, sourd à la voix qui voulait m’attendrir,
De mon membre nerveux ranimant le courage,
Je le presse, l’excite et l’enflamme de rage,
Et par un dernier bond, ce bougre furieux,
Se précipite entier dans l’antre ténébreux.
La belle en cet instant voit la fin de ses peines ;
Les plaisirs renaissants se glissent dans ses veines :
Ses sens sont obsédés d’une tendre langueur,
Déjà mille soupirs s’exhalent de son cœur.
Déjà ses yeux éteints se couvrent de nuages,
Ses sons entrecoupés s’arrêtent au passage.
Ce doux ravissement qu’enfante le plaisir,
Ne paraît l’animer que de brûlants désirs ;
Et poussant au travers d’une joie naissante,