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POÉSIES LIBRES


Philis qui se plaisait au jeu
Voudrait se fâcher, mais ne peut ;
Car le berger disait tout bas :
              Alleluia.

Mon Dieu ! Lucas, laisse-moi donc,
Car tu chiffonnes mon japon,
Et puis que viens-tu chanter là ?
              Alleluia.

Bon : laisse faire, ma Philis,
Ce beau jeu l’Amour me l’apprit :
À ton tour tu répéteras :
              Alleluia.




JOUISSANCE


Mon mat presque abattu du coup de la tempête,
Baisse languissamment sa rubiconde tête.
Tandis que ma paillarde au sein de la langueur.
Goûte d’un calme heureux la tranquille douceur :
C’en est fait, foutu gueux, tu triomphes, dit-elle ;
Tu triomphes à l’instant que mon honneur chancelle.
Je le sens, tu le vois, et je résiste en vain ;
Où la couille paraît, la vertu va grand train.
À ces mots, dans l’ardeur du transport qui m’enchante,
Je donne cent baisers à sa bouche brûlante ;
Et pressant tendrement sa langue entre mes dents.
Je m’enivre à longs traits du plaisir de mes sens.
D’un charme plein d’appas, la séduisante atteinte,