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II. — QUELS SONT LES MAUX DONT NOUS DEMANDONS ICI D’ÊTRE DÉLIVRÉS

Il nous reste à parler du sens et de l’étendue de cette demande. C’est le moyen de bien faire comprendre aux Fidèles que nous ne demandons pas d’être absolument délivrés de tous les maux. Car il y a des choses que l’on regarde habituellement comme des maux, et qui, néanmoins, sont très utiles à ceux qui les endurent. Ainsi cet aiguillon de la chair, que ressentait si vivement Saint Paul, servait, avec le secours de la grâce, à affermir sa vertu dans la faiblesse.[1] Voilà pourquoi les personnes de piété, connaissant le prix et les avantages de ces épreuves. les supportent avec une très grande joie, bien loin de demander à Dieu d’en être délivrées.

Nous nous bornons donc à conjurer par la Prière ces sortes de maux sans profit pour notre âme, mais nullement ceux qui peuvent nous apporter quelques fruits de salut.

Le véritable sens de cette demande est donc qu’après avoir été délivrés du péché et du danger des tentations, nous soyons aussi préservés de tous les maux, tant intérieurs qu’extérieurs, de l’eau, du feu et de la foudre ; que la grêle n’atteigne point nos moissons, et que nous n’ayons à souffrir ni de la disette, ni de la sédition, ni de la guerre.

Nous demandons à Dieu d’éloigner de nous les maladies, la peste, les ravages, les chaînes, la prison, l’exil, les trahisons, les embûches, et en général tous les maux qui épouvantent et désolent le plus la vie humaine.

Enfin nous Lui demandons d’anéantir toutes les causes d’iniquités et de crimes.

  1. 2. Cor., 12, 7.