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avouer et de les publier devant tout le monde avec joie et empressement. Tous les Fidèles doivent avoir cet esprit qui inspirait le Prophète quand il disait:[1] J’ai cru, et c’est pourquoi j’ai parlé. Ils doivent imiter les Apôtres qui répondaient aux princes du peuple:[2] Nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu, et s’encourager soit par ces admirables paroles de Saint Paul:[3] Je ne rougis point de l’Évangile, car il est la force et la vertu de Dieu pour sauver tous les croyants ; soit par celles-ci qui prouvent particulièrement la vérité que nous établissons:[4] On croit de cœur pour être justifié, mais on confesse de bouche pour être sauvé.

II. — EN DIEU

Ces paroles nous font connaître immédiatement l’excellence et la dignité de la sagesse chrétienne, et par là même tout ce que nous devons à la bonté divine, qui daigne nous élever par les vérités de la Foi, comme par autant de degrés, à la connaissance de l’objet le plus sublime et le plus désirable. Il y a en effet une différence énorme entre la philosophie chrétienne et la sagesse du siècle. Cette dernière, guidée par la seule lumière naturelle, peut bien, il est vrai, s’élever peu à peu, à l’aide des effets et des perceptions des sens ; mais elle ne parvient qu’à force de travaux et de peines à contempler les choses invisibles de Dieu, à Le reconnaître et à Le comprendre comme la cause et l’Auteur de tout ce qui existe. La première, au contraire, augmente tellement la pénétration naturelle de l’esprit, qu’il peut aisément s’élever jusqu’au ciel, et là, grâce à la splendeur divine qui

  1. Psal. 115, 10.
  2. Act. 4, 20.
  3. Rom., 1, 16.
  4. Rom., 10, 10.