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sous le prétexte que nous ne voyons pas les vérités qu’elle nous propose à croire. Si la lumière divine qui nous les fait connaître ne nous en donne pas l’évidence, cependant elle ne nous permet pas d’en douter :[1] Car le même Dieu qui a fait sortir la lumière des ténèbres, a éclairé assez nos cœurs pour que l’Évangile ne fût point voilé pour nous, comme il l’est pour ceux qui périssent.

Il suit de là que celui qui est en possession de cette connaissance céleste de la Foi, est délivré du désir des investigations de pure curiosité. Car lorsque Dieu nous a ordonné de croire, Il ne nous a point proposé de scruter ses jugements, ni d’en examiner les raisons et les motifs, mais Il nous a commandé cette Foi immuable par laquelle notre esprit se repose entièrement dans la connaissance qu’il a de la vérité éternelle. En effet, Dieu seul est véritable, dit l’Apôtre,[2] et tout homme est menteur. Si donc il y a de l’orgueil et de l’insolence à ne point ajouter foi aux affirmations d’un homme sage et prudent, et à exiger qu’il prouve ce qu’il avance par des raisons ou par des témoins, quelle ne sera pas la témérité, ou plutôt la folie de celui qui, entendant la voix de Dieu Lui-même, osera demander les preuves de la céleste doctrine du salut ? Il faut donc faire notre acte de Foi, non seulement sans aucun doute, mais encore sans chercher de démonstration.

Le Pasteur enseignera également que celui qui dit : Je crois, exprimant par cette parole l’assentiment intime de son esprit, qui est l’acte intérieur de la Foi, ne doit point se borner à cet acte de Foi, mais qu’il est tenu de manifester au dehors par une profession ouverte les sentiments qu’il porte dans son cœur, comme aussi de les

  1. 2 Cor., 4, 6 et 4.
  2. Rom., 3, 4.