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La malice de l’esprit se confond avec les passions et les inclinations dépravées de l’âme, mais qui toutefois appartiennent à sa partie supérieure. Elles sont d’autant plus dangereuses et plus criminelles que la raison et l’esprit sont au-dessus de la nature et des sens. Et comme la malice de Satan a pour but principal de nous priver de l’héritage du ciel, l’Apôtre a ajouté, à cause de cela, qu’ils sont « répandus dans l’air ».

Il n’est que trop aisé de conclure de là que nos ennemis sont forts et redoutables, qu’ils ont une ardeur invincible et sont animés contre nous d’une haine furieuse et inimaginable. Aussi bien ils nous font une guerre sans relâche, sans paix ni trêve possible. Leur audace est incroyable, nous en pouvons juger par cette parole que le Prophète fait dire à Satan: « Je monterai au ciel. »[1] Au surplus le démon a attaqué nos premiers parents dans le paradis, il a livré combat aux Prophètes, « il a cherché les Apôtres, pour les cribler comme le froment, »[2] c’est l’expression même de Notre-Seigneur dans l’Evangile ; Il n’a même pas rougi de tenter Jésus-Christ. L’Apôtre Saint Pierre a donc bien exprimé ses désirs insatiables et son activité inouïe quand il a dit: « Le démon votre ennemi tourne autour de vous comme un lion rugissant cherchant quelqu’un à dévorer. »[3]

Et Satan n’est pas seul pour attaquer les hommes, c’est en troupe quelquefois que les démons fondent sur chacun de nous. On le vit bien par l’aveu de celui à qui Jésus demanda: quel est ton nom ? et qui répondit: mon nom est légion,[4] c’est-à-dire qu’une multitude de démons tourmentaient ce malheureux. Et

  1. Is., 14, 13.
  2. Luc., 22, 31.
  3. 1 Pet., 5, 8.
  4. Marc., 5, 9. Luc., 8, 30.