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Quel exemple plus sensible de la faiblesse humaine que celui du collège sacré des Apôtres ! Ils avaient fait preuve de la plus grande fermeté, et un instant après, au premier péril, ils abandonnent le Seigneur, et prennent la fuite. Exemple plus frappant encore ! Saint Pierre, le Prince des Apôtres, avait tiré de son cœur une magnifique profession de courage et en même temps de l’amour le plus sincère pour Jésus-Christ, il avait dit, plein de confiance en ses propres sentiments: « Quand même il me faudrait mourir avec Vous, je ne Vous renierai point, »[1] et une heure plus tard, à la voix d’une servante, il se trouble, et va jusqu’à jurer qu’il ne connaît point le Seigneur. Ses forces, à coup sûr, ne répondaient pas à la vivacité de ses sentiments.

Mais si les hommes les plus saints ont été les victimes de la fragilité humaine, dont ils ne se défiaient pas assez, et sont tombés dans les fautes les plus humiliantes, que ne doivent pas craindre les autres qui sont si éloignés de leur sainteté !

II. — DES TENTATIONS ; DE LEURS CAUSES

Il importe donc que les Pasteurs montrent bien aux Fidèles les combats et les dangers auxquels nous sommes sans cesse exposés. tant que notre âme habite dans ce corps mortel, la chair, le monde et le démon nous attaquent de toutes parts.

Quel est celui qui ne connaît point, à ses dépens, les effets de la colère et de la cupidité ! qui ne s’est senti blessé de leurs traits, déchiré de leurs aiguillons, et brûlé de leurs flammes ? et en effet, les coups qu’elles frappent sont si variés, leurs attaques si diverses, qu’il est bien

  1. Matth., 26, 35.