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nous dit de même: « Aimez vos ennemis ; »[1] et Saint Paul, après Salomon, veut que « nous donnions à manger à notre ennemi s’il a faim, et à boire s’il a soif. »[2] Enfin Notre-Seigneur, dans Saint Marc, nous dit: « Quand vous serez au moment de prier, si quelqu’un vous a offensé, pardonnez-lui, afin que votre Père qui est dans les cieux, vous pardonne aussi vos péchés. »[3]

V. — MOTIFS ET MANIÈRES DE PARDONNER AU PROCHAIN

Mais comme il n’y a rien de plus difficile à notre nature dégradée que de pardonner les injures, les Pasteurs se feront un devoir d’employer toutes les ressources de leur zèle et de leur intelligence pour changer le cœur des Fidèles et pour les plier à cet esprit de douceur et de miséricorde si nécessaire au Chrétien. Ils insisteront le plus possible sur ces oracles divins dans lesquels Dieu Lui-même commande expressément de pardonner aux ennemis. Ils proclameront cette Vérité incontestable que l’une des meilleures preuves que nous sommes vraiment les enfants de Dieu, c’est que nous pardonnons facilement les injures, et que nous aimons nos ennemis du fond du cœur. C’est qu’en effet, l’amour pour nos ennemis fait briller en nous une ressemblance particulière avec Dieu notre Père qui s’est réconcilié avec les hommes, ses ennemis acharnés, en les rachetant de la damnation éternelle par la mort de son propre Fils. Enfin ils termineront leurs instructions et leurs exhortations par ce précepte de Notre-Seigneur, que nous ne pourrions repousser sans nous couvrir de honte, et sans nous condamner

  1. Matth., 5, 44.
  2. Rom., 12, 20. = Prov., 25, 20.
  3. Marc., 11, 25.