Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/737

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils leur représenteront encore l’indignité et la bassesse de l’homme, qui n’étant rien par lui-même que corruption et péché ne laisse pas d’offenser lâchement l’incompréhensible Majesté, l’Excellence infinie de ce Dieu qui l’a créé, qui l’a racheté et l’a enrichi d’une multitude innombrable de grâces et de bienfaits.

Et pourquoi ? pour se séparer de Dieu son Père qui est le souverain Bien, et pour aller, séduit par la honteuse récompense du péché, se vouer au démon et à la plus misérable des servitudes. Car on ne saurait dire avec quelle cruauté Satan règne sur l’esprit de ceux qui ont abandonné le joug si léger de la Loi de Dieu, et rompu le lien si doux qui nous attache à Lui, pour passer à cet ennemi acharné que nos Saints Livres appellent: « Le prince et le maître de ce monde, »[1] « le prince des ténèbres, »[2] « le roi de tous les fils de l’orgueil. »[3] Car c’est bien aux malheureux opprimés sous la tyrannie du démon, que peuvent s’appliquer les paroles d’Isaïe: « Seigneur notre Dieu, d’autres maîtres que vous nous ont possédés. »[4]

Si nous sommes peu touchés d’avoir perdu la Charité de Dieu et d’en avoir brisé les liens, soyons-le du moins par les calamités et les misères dans lesquelles nous précipite le péché. Il viole la sainteté de notre âme que nous savons être l’épouse de Jésus-Christ, il profane en elle le temple du Seigneur, et l’Apôtre prononce contre ceux qui souillent ce temple, ce terrible anathème: « Si quelqu’un viole le temple du Seigneur, le Seigneur le perdra. »[5] Enfin les maux que le péché attire sur l’homme sont innombrables ; c’est comme une peste générale que David

  1. Joan., 14, 30.
  2. Eph., 6, 12.
  3. Job., 41, 25.
  4. Isa., 26, 13.
  5. 1 Cor., 3, 17.