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cependant que le Pain des Fidèles, c’est-à-dire de ceux qui, remplis de Foi et de Charité, effacent les souillures de leurs péchés dans le sacrement de Pénitence, et qui, se gardant bien d’oublier qu’ils sont les enfants de Dieu, honorent et reçoivent ce divin Sacrement avec toute la piété et le respect dont ils sont capables.

Mais pourquoi Jésus-Christ est-il notre Pain quotidien ? en voici deux raisons excellentes: La première, c’est que chaque jour, dans les sacrés Mystères de l’Eglise, on L’offre à Dieu, et on Le distribue à ceux qui Le demandent avec innocence et piété. La seconde, c’est que. nous devrions chaque jour prendre cette nourriture, ou tout au moins vivre de telle sorte que nous puissions tous les jours nous en nourrir, si cela nous était possible. Ecoutez, vous qui prétendez que l’on ne doit prendre cette nourriture de l’âme qu’à de longs intervalles, écoutez Saint Ambroise: « Si c’est un Pain quotidien, dit-il, pourquoi ne le mangez-vous qu’une fois l’an ? »[1]

Mais, en expliquant cette demande, l’un des points sur lesquels il importe le plus de donner une conviction aux Fidèles, c’est que, après avoir employé toute leur sagesse et toute leur habileté pour se procurer les choses nécessaires à la vie, ils doivent en remettre le succès à Dieu, et régler leurs désirs sur sa Volonté. Car Dieu, dit le Prophète, ne laissera point le juste dans une éternelle agitation.[2] En effet, ou bien Dieu leur accordera ce qu’ils Lui demandent, et alors leurs désirs seront satisfaits ; ou bien Il ne l’accordera pas, et alors ils auront une preuve manifeste qu’il n’y avait rien ni de salutaire ni d’utile dans ce qu’Il aura refusé à ses justes. Car Il a bien

  1. Lib., 5, de Sac. c., 4.
  2. Psal., 54, 23.