Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/720

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne savons point ce que nous devons demander ni le faire comme il faut. »[1] II faut donc demander ces choses d’une manière convenable. Autrement, si nous les demandons mal, Dieu pourrait nous répondre « Vous ne savez pas ce que vous demandez. »[2]

Nous possédons une marque certaine pour juger notre Prière, et savoir si elle est bonne ou mauvaise ; nous n’avons qu’à consulter notre intention et notre dessein. Ainsi demander les biens de la terre comme s’ils étaient des biens véritables, s’y arrêter et s’y reposer comme dans sa fin dernière, sans rien désirer au delà, ce n’est évidemment pas prier comme il faut: « En effet, dit Saint Augustin, nous ne demandons point ces choses temporelles comme des biens mais comme des besoins. »[3] Et l’Apôtre Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, enseigne positivement que tout ce qui regarde les nécessités de la vie, doit être rapporté à la Gloire de Dieu. « Soit que vous mangiez, dit-il, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelqu’autre chose, faites tout pour la Gloire de Dieu. »[4]

Afin de faire sentir aux Fidèles l’extrême nécessité de cette demande, les Pasteurs leur mettront sous les yeux. En quelque sorte, les choses dont nous avons besoin pour la nourriture et la conservation de notre vie. Et pour leur rendre cette démonstration plus sensible, ils feront bien de comparer les besoins de notre premier Père avec ceux de ses descendants. Il est vrai que dans cet état de parfaite innocence où il avait été créé, et dont il fut privé par sa faute avec toute sa postérité, il eût été obligé de recourir à la nourriture pour réparer ses forces ; mais quelle différence entre ses besoins et les

  1. Rom., 8, 26.
  2. Matth., 20, 22.
  3. Lib., 2 de Serm. Dom.
  4. 1 Cor., 10, 31.