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dance de salutaires faveurs elle nous obtient, les Pasteurs auront soin de bien montrer toutes les misères et toutes les calamités qui ont accablé le genre humain, depuis le péché de nos premiers parents.

I. — MISÈRES DU GENRE HUMAIN, LEUR CAUSE

Dès le commencement, Dieu donna à chaque créature le désir du bien qui lui est propre ; de sorte que par une inclination naturelle, toute créature désire et cherche sa fin, dont, au reste, on ne la voit jamais s’écarter, à moins qu’un obstacle étranger ne vienne l’en détourner. Pour l’homme sortant des mains de son Créateur, cette inclination qui le poussait vers Dieu, le Principe et l’Auteur de sa félicité, était d’autant plus noble et plus ardente, qu’il était doué de raison et de jugement.

Mais tandis que les autres créatures qui ne jouissaient pas de la raison, conservaient cette disposition de la nature et cette bonté première que Dieu leur avait données en les créant, et qu’elles possèdent encore maintenant, l’infortuné genre humain sortit de sa voie. Et non seulement il perdit les biens de la justice originelle dont Dieu l’avait orné et enrichi par un privilège qui dépassait sa nature, mais il affaiblit encore ce goût de la vertu qui avait été gravé dans son mur. « Tous se sont éloignés, dit le Prophète,[1] ils se sont corrompus ; ils n’y en a plus qui fassent le bien, il n’y en a plus un seul. »

En effet, « l’esprit et le cœur de l’homme sont inclinés vers le mal dés sa jeunesse. »[2] D’où il est facile de voir que nul, par lui-même, ne saurait avoir le goût des choses du salut, mais au contraire que tons

  1. Psal., 52, 4.
  2. Genes., 8, 21.