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ce jour-là, Il donnera ce doux nom de frères aux moindres d’entre les Fidèles.

Au surplus, comment pourrait-il se faire que nous ne fussions pas les frères de Jésus-Christ, nous dont il est dit[1] que nous sommes ses cohéritiers ? Sans doute, Il est le premier né, l’héritier constitué de tout ;[2] mais nous avons été engendrés après Lui, pour être ses cohéritiers, dans la mesure des dons de Dieu, et selon l’étendue de la Charité avec laquelle nous aurons coopéré à la vertu du Saint Esprit et à l’action de la grâce. Car, [ne l’oublions pas] c’est le Saint Esprit qui nous porte à la vertu, qui nous pousse aux bonnes œuvres, qui enflamme notre ardeur, qui nous fortifie par sa Grâce et nous donne le courage de descendre dans l’arène pour les combats du salut. C’est Lui qui nous aide à les soutenir jusqu’au bout avec constance et habileté. C’est Lui enfin qui, après cette vie, nous fait obtenir du Père céleste la juste récompense de la couronne promise à tous ceux qui auront fourni la même carrière. « Car, dit l’Apôtre, Dieu n’est pas injuste pour oublier nos bonnes œuvres et notre amour pour Lui. »[3]

Saint Jean Chrysostome nous dit en fort bons termes avec quels sentiments du cœur nous devons prononcer le mot notre. « Dieu, dit-il, écoute volontiers le Chrétien qui ne prie pas seulement pour lui-même, mais encore pour les autres. Prier pour soi, c’est l’inspiration de la nature, prier pour les autres, c’est l’inspiration de la grâce. En priant pour soi, on obéit d la nécessité, en priant pour les autres, on cède aux exhortations de la Charité fraternelle. »[4] Or, ajoute-t-il « La Prière qui vient de la Charité

  1. Rom., 8, 17.
  2. Hebr., 1, 2.
  3. Hebr., 6, 10.
  4. Hom., 14.