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qu’Il entendit, qu’Il exauça, la Prière intérieure d’Anne, la mère de Samuel, dont nos Saints Livres nous disent qu’elle pleura pour prier, et que ses lèvres remuaient à peine.[1] C’est ainsi encore que priait David: « Mon cœur Vous a parlé, dit-il à Dieu, mes yeux Vous ont cherché. »[2] La sainte Ecriture est remplie d’exemples semblables.

La Prière vocale, elle aussi, a son utilité propre, et même sa nécessité. Elle excite la ferveur de l’âme, et elle enflamme la piété de celui qui prie. C’est ce que Saint Augustin écrivait en ces termes à Proba: « Quelquefois les paroles ou d’autres signes excitent plus vivement et augmentent nos saints désirs. Quelquefois nous sommes forcés, par l’ardeur qui nous anime et la piété qui nous enflamme, d’exprimer par des paroles ce qui se passe dans notre cœur. Quand le cœur en effet est plein de joie et qu’il le manifeste, il est juste aussi que la bouche elle-même se réjouisse. Par ce moyen nous faisons tout ensemble à Dieu le sacrifice de notre corps et de notre âme, et nous imitons les Apôtres qui priaient de cette manière, comme on le voit dans les Actes, et dans Saint Paul, en plusieurs endroits. »[3]

Comme il y a deux sortes de Prières, l’une privée, l’autre publique, nous pouvons dans la Prière privée prononcer telles paroles qui nous plaisent, pour seconder nos sentiments intérieurs et notre piété. Quant à la Prière publique instituée par l’Eglise pour augmenter la dévotion des Fidèles, on ne peut en aucune façon s’abstenir d’employer des paroles, et dans les temps qu’elle a fixés.

C’est le propre des Chrétiens seuls de prier en esprit, et les infidèles ne connaissent point

  1. 1 Reg., 1, 16.
  2. Psal., 26, 8.
  3. Epist., 121.