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La possession et l’usage injustes du bien d’autrui prennent des noms différents, selon la diversité des choses qui sont soustraites à leur propriétaires, malgré eux et à leur insu. Ainsi enlever quelque chose à un particulier, cela s’appelle un vol. Enlever le bien public, c’est un péculat. Réduire en servitude une personne libre ou s’approprier l’esclave d’un autre, c’est un plagiat. Dérober une chose sacrée, c’est un sacrilège. C’est le péché le plus énorme et le plus détestable qu’on puisse commettre contre ce Commandement: et pourtant, hélas ! il est très commun de nos jours. Des biens que la sagesse et la piété avaient voulu absolument consacrer au service divin, aux Ministres de l’Eglise et au soulagement des pauvres ne sont-ils pas détournés trop souvent pour satisfaire les passions et les plaisirs coupables de ceux qui les ont ravis ?

Mais ce précepte ne défend pas seulement le vol proprement dit, c’est-à-dire l’action extérieure du vol, il en défend aussi le désir et la volonté. C’est qu’en effet, il y a une loi spirituelle qui atteint le cœur, source de nos pensées et de nos résolutions. « Car c’est du cœur, dit Notre-Seigneur dans Saint Matthieu, que viennent tes mauvaises pensées, tes homicides, tes impudicités, tes vols et les faux témoignages. »[1]

II. — LE VOL EST UN GRAND PÉCHÉ

Les lumières naturelles et la raison seule suffisent pour nous faire comprendre la gravité de ce péché. En effet, le vol est entièrement contraire à la justice, qui attribue à chacun ce qui lui appartient. La distribution et le partage des biens, établis dès l’origine par le droit des gens, confirmés d’ailleurs par les Lois divines et humaines,

  1. Matth., 15, 19.