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les injures, mais encore à faire en sorte de le leur persuader. Et comme les Saints Pères ont beaucoup parlé de cette matière, il ne manquera pas de les consulter, pour vaincre l’opiniâtreté de ceux qui veulent s’obstiner et s’endurcir dans la résolution de se venger. Il devra tenir toujours prêts les arguments si concluants que leur piété leur a suggérés, et qu’ils ont si bien appropriés à la question.

Il pourra se servir utilement des trois considérations suivantes :

D’abord il importe grandement de bien persuader à celui qui se croit offensé que l’auteur principal de l’injure ou du dommage qu’il a reçu, n’est pas celui sur lequel il désire se venger. C’est ainsi que l’avait compris Job, cet homme admirable qui, accablé des traitements les plus cruels par les Sabéens, les Chaldéens et le démon, ne tient d’eux aucun compte, mais se contente, en homme droit et vraiment pieux, de prononcer ces paroles, si dignes de sa vertu et de sa Foi: « Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté. »[1]

De te !les paroles et un tel exemple de patience sont bien propres à convaincre les Chrétiens que tout ce que nous souffrons en cette vie vient de Dieu, Père et Auteur de toute justice et de toute miséricorde. Et sa bonté pour nous est si grande qu’Il ne nous punit point comme des ennemis, mais qu’Il nous corrige et nous châtie comme ses enfants.

Et de fait, si nous voulons y réfléchir, nous devons reconnaître que les hommes, dans les maux que nous souffrons, ne sont que les ministres et les exécuteurs de la justice divine. On peut en venir à concevoir contre quelqu’un une

  1. Job., 1, 21.