Page:Catéchisme du saint concile de Trente, 1905.djvu/577

Cette page n’a pas encore été corrigée

vivions en paix avec tout le monde. Voici d’ailleurs comme Il explique ce commandement: « Si lorsque vous présentez votre offrande à l’Autel, vous vous souvenez que votre frère a quelque chose sur le cœur contre vous, laissez là votre offrande devant l’Autel et allez d’abord vous réconcilier avec votre frère, puis vous viendrez faire votre offrande. »[1] Le Pasteur aura soin d’expliquer ces paroles de manière à faire comprendre que notre Charité doit s’étendre à tous les hommes sans exception. Et il multipliera ses exhortations pour porter les Fidèles à cette grande vertu de l’amour du prochain si visiblement contenue dans ce précepte. En effet, la haine y étant clairement défendue, puisque « celui qui hait son frère est homicide, » il s’ensuit nécessairement que l’amour et la charité envers le prochain y sont commandés. Ce n’est pas tout, car en même temps que ce précepte nous fait un devoir de la Charité universelle, il nous ordonne également toutes les obligations et toutes les œuvres qui en sont une suite naturelle. Ainsi, « la Charité est patiente », dit Saint Paul,[2] donc la patience nous est commandée, cette patience dans laquelle Notre-Seigneur nous assure que nous posséderons nos âmes.[3] Il en est de même de la bienfaisance, qui est l’amie et la compagne de la Charité, car la Charité est bienfaisante.[4] Or la bienfaisance et la bonté vont très loin. Ce sont elles principalement qui font que nous soulageons les pauvres en ce qui leur est nécessaire, que nous donnons à manger à ceux qui ont faim, à boire à ceux qui ont soif, des vêtements à ceux qui sont nus, en un mot que nos libéralités sont d’autant plus grandes que nous constatons des besoins plus étendus. tous

  1. Matth., 5, 24.
  2. Cor., 13, 4.
  3. Luc., 21, 19.
  4. 1 Cor., 13, 4.